les 69 martyrs de la résistance de la Citadelle

Mémoire

Sans mémoire, pas d’avenir

80 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, les conflits dans le monde font fi des sacrifices endurés pour que nous vivions sur cette terre dans le respect de chacun et de son territoire. Mettre des visages sur ce passé contribue à remettre l’humain au centre du débat pour fonder notre avenir sur autre chose que la force et la soumission.

Daniel Martin, maire de Port-Louis

69 fusillés

Originaires du Morbihan, du Finistère et des Côtes du Nord, ils ont vécu l’enfer. Ils avaient presque tous entre 18 et 25 ans, quelques-uns étaient un peu plus âgés. Acteurs de la résistance, réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO), ils étaient militaires, gendarmes, anciens marins, cultivateurs, ouvriers, artisans, employés, étudiants, enseignant. Des profils différents, un même combat : ils sont morts pour la France. Leurs vies, pour la plupart ne faisaient que commencer et n’ont jamais pu se construire. Incarcérés à la Citadelle, interrogés, torturés, exécutés après condamnation ou sans jugement. Les exécutions avaient lieu vers 5 heures du matin. Les victimes étaient pour beaucoup pieds et mains entravés de fils de fer et les yeux bandés. Elles ont été abattues près de 3 fosses situées à l’extérieur de la Citadelle.

La poche de Lorient


Entre la fin de la bataille de Normandie en août 1944 et la capitulation du IIIème Reich en mai 45, des ilots de résistance allemande se sont créés sur le littoral ouest français. Ce sont eux que l’on nomme « Les poches de l’Atlantique ».
L’armée allemande avait fortifié les grands ports de la côte
atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, pour empêcher les
alliés de disposer d’infrastructures pour opérer un débarquement.
A la fin de la guerre, les soldats allemands se sont repliés dans des
périmètres englobant les défenses ainsi créées. La poche de Lorient s’étendait des rives de la Laïta à Plouharnel, englobait l’ile de Groix, Belle-ile et la presqu’ile de Quiberon. Au milieu se trouvait la base de sous-marins de
Lorient qui fit l’objet d’un blocus tenu par des résistants français et une
division blindée américaine jusqu’à la capitulation de l’Allemagne nazie.

La découverte du charnier


La poche de Lorient, tenue par la Wehrmacht jusqu’au 7 mai 1945 (date de la capitulation de l’Allemagne nazie signée à Reims) englobait la Citadelle de Port-Louis. Il a fallu attendre la reddition de l’armée allemande pour que l’accès à celle-ci soit à nouveau possible. Le charnier de la Citadelle a été découvert le 18 mai de la même année. L’exhumation des corps de 69 fusillés s’est achevée le 23 mai 1945.
63 d’entre eux, abattus dans des fosses à l’extérieur de la Citadelle pendant l’été 1944, ont pu être identifiés lors de l’exhumation. Des recherches récentes ont permis d’identifier 4 autres martyrs. Les recherches se poursuivent pour
identifier les deux dernières victimes dont on ignore encore le nom.

© J. Crolard – Fonds archives de Lorient

PORT-LOUIS SOUS LES BOMBES

Tout le monde sait que la ville de Lorient a été détruite à plus de 80% pendant la guerre de 1939-1945, mais combien de port-louisiens connaissent l’ampleur des dégâts dans notre ville ?

RÉSISTANTS ILS SONT MORTS POUR LA FRANCE

TEn mai 1945, les corps des 69 fusillés, exécutés par l’armée allemande en 1944 à la Citadelle de Port-Louis, furent exhumés de la fosse (dans laquelle ils avaient été ensevelis) que l’on nomme aujourd’hui le charnier de la Citadelle.

Merci à tous ceux qui ont contribué à l’organisation de cette commémoration :
les bénévoles du Centre d’Animation Historique de Port-Louis et particulièrement Mmes Marguerite Richard, Annick Cocrelle, Françoise Le Louër, Annie Pettorelli et M. Pierre-Yves Léo, le groupe de travail ad hoc mis en place par la Ville de Port-Louis, les services de la ville de Port-Louis, les archives de Lorient, les enfants des écoles, du collège et du lycée de Port-Louis ainsi que leurs enseignants, les familles des fusillés, le cercle « An Drouz Vor», la chorale «Rade et Ria» et la «Chorale de la Petite mer». Le comité de pilotage du 80e anniversaire de la libération de la Poche de Lorient présidé par M. Fabrice Loher et toutes les associations patriotiques engagées dans cette commémoration.