Tout le monde sait que la ville de Lorient a été détruite à plus de 80% pendant la guerre de 1939-1945, mais combien de port-louisiens connaissent l’ampleur des dégâts dans notre ville ?
Dès juin 1940, des avions de reconnaissance allemands survolent la région, des mines sont larguées dans le chenal de la rade dans la nuit du 17 au 18 juin. Le lendemain le chalutier La Tanche, en route pour l’Angleterre avec une centaine de passagers, fait naufrage malgré une opération de dragage. Dès le mois d’août 1940, les bombardements anglais commencent sur la région de Lorient. Nocturnes, ils ciblent le port et la voie ferrée et vont progressivement devenir quasi quotidiens.
Port-Louis se trouve aux premières loges. En octobre, 1 bombe tombe à Kerzo, sur un terrain vague, 6 sur les Pâtis, 3 au Lohic sur les établissements Drouin. En novembre, un chapelet de bombes endommage 6 maisons à Kerzo, sans faire de victimes, en décembre 3 maisons sont détruites et 25 endommagées, le long de la rue de l’Entente Cordiale.
En 1941, la construction de la base des sous-marins débute à Lorient. Les bombardements s’intensifient. Dans la nuit du 4 au 5 février, 4 bombes tombent sur Port-Louis. Le 22 mars, deux frères, Pierre et Louis Guillau, âgés de 13 et 9 ans sont tués dans leur lit, lors du bombardement de leur domicile, rue de la Citadelle. D’autres bombes engendreront des dégâts matériels en divers points de la ville de juillet à décembre.
1942 marque une nette intensification des combats. Les ports de l’Ouest, en particulier Lorient, deviennent des cibles prioritaires. Une pluie de bombes s’abat sur le territoire. On ne cible plus, on « arrose », dans le but de faire fuir la population et d’anéantir les bases allemandes.
1943 est l’année la plus dévastatrice. Le 5 janvier, au cours de deux bombardements, 13 maisons sont incendiées à Locmalo, 3 sur les Pâtis (hôtel de la Plage et deux maisons voisines rue de la Fontaine et rue de la Brèche). L’évacuation des port-louisiens commence. Les 14-15 janvier, 9 maisons sont complètement incendiées dans le quartier de Locmalo, 1 rue de la Pointe, 2 rue des Dames et 3 rue de la Brèche. Les 23-24 janvier, 8 maisons sont incendiées rue des Dames, 3 rue de la Pointe. Le 13 février, les bombardements s’intensifient. L’église N.D. est endommagée, 30 à 35 maisons sont incendiées ou détruites notamment dans le quartier de la Brèche et la rue Notre-Dame. À Locmalo, la Criée et les baraquements du Driasker sont détruits. On déplore deux victimes : Mr Jacquet et Mlle Auché.
Les derniers jours de février l’évacuation s’accélère. Il ne reste plus qu’environ 400 personnes à Port-Louis (3400 habitants en 1939).
Le 6 juin 1944, les alliés débarquent en Normandie. En août, ils sont en Bretagne. Les Allemands se retranchent dans Lorient, donnant ordre aux habitants de quitter la ville. À Port-Louis, ne reste qu’une vingtaine de personnes attachées au service des Allemands. La Poche de Lorient est constituée. Des combats vont s’y poursuivre entre occupants et résistants, jusqu’à la reddition du 8 mai 1945.
(Merci à Marguerite Richard pour sa contribution écrite dont nous avons extrait les éléments ci-dessus).