Entrevue avec l’artiste Laurette Le Gall.
La dynamique des flux nous dépasse, de Laurette Le Gall, jusqu’au 8 septembre. Dans l’exposition La dynamique des flux nous dépasse, crise écologique et crise intime se font écho dans un dialogue « houleux » où l’on cherche à comprendre l’origine du débordement…
Présentation
Après avoir vécu quelques années en Allemagne je me suis installée à Ploemeur depuis un an. Je suis artiste, j’ai étudié aux Beaux-Arts à Rennes puis à Leipzig en Allemagne.
Pourquoi cette envie de mise en avant d’un travail sur le son ?
Le son est dans ma pratique depuis assez longtemps. Je ne sais pas pourquoi il n’y a pas d’humain en termes de corps dans mon travail.
J’aime bien les voix, parce qu’elles laissent beaucoup de place à l’imagination, quand elles sont seules. J’aime la communication, le dialogue. C’est une pratique que j’ai de mettre les problématiques en termes de texte et de voix pour les faire raisonner, peut-être à double sens.
Vous êtes toujours en questionnement ?
Oui beaucoup d’artistes le sont (rires).
J’aime bien les questions ce n’est pas plus intéressant que les réponses, mais c’est plus ouvert, ça laisse de la place à chacun pour trouver ses réponses.
Dans votre exposition, la dynamique des flux nous dépasse, les objets ont une double fonction, ils ne sont pas que décoratifs
Le mot décoratif est pour moi purement esthétique, dans ce cadre ils n’ont pas forcément cette fonction première.
Ils ont un double sens, d’être un contenant sonore ce qui a été un peu un challenge cette fois parce qu’il a fallu qu’ils soient rempli d’air et de son, et ils représentent aussi visuellement l’objet qu’ils sont finalement les humains sont transformés en bouée, c’est aussi représenté par la forme.
J’aime bien jouer avec les objets qui se déploient dans l’espace, qui sont souvent un objet qui se répète, les autres objets viennent compléter comme un décor, comme une mise en scène d’une histoire.
C’est la première fois que vous travaillez sur le thème de la mer ?
Non, j’avais fait un autre travail aussi sur la mer qui monte, sur un immeuble qui est situé près de Bordeaux. Il a été détruit maintenant, il s’appelait le signal. Il a été construit trop près de la mer et risquait l’effondrement. L’histoire m’intéressait parce que les habitants ont été évacués d’une façon pas très correcte. Quand bien même c’était beaucoup d’habitats secondaires, ça m’avait beaucoup intéressée l’histoire humaine derrière tout cela.
Lorsque les visiteurs viennent découvrir votre exposition, quels sont leurs réactions ?
Il y a vraiment un peu de tout. C’est très intéressant d’être présente sur le lieu de l’exposition pour cela.
Il y a des gens qui sont très surpris, certains viennent plus pour le bâtiment et qui ne sont pas plus ouverts que cela à l’exposition. D’autres se laissent prendre par l’exposition et me posent des questions. Après il y a des textes explicatifs ça laisse aussi à la liberté aux personnes de rentrer dedans si ils ont envie ou pas. Moi j’aime bien discuter avec les gens et je trouve cela assez chouette quand les gens sortent et qu’ils disent qu’ils n’ont rien compris et qu’ils ont envie de savoir et que je leur explique, ça ouvre des discussions.
Combien de temps allez-vous tourner avec cette exposition ?
Je ne sais pas, j’aimerais bien exposer sur la commune de Gâvres. Je pense qu’ils sont plus impactés que la commune de Port-Louis par l’élévation du niveau de la mer. Après je ne suis pas très douée pour la communication marketing, ce n’est vraiment pas la partie de travail que je préfère mais, je trouverai ça dommage que cette exposition ne tourne pas, peut-être dans des médiathèques.
Avez-vous déjà un autre projet d’une nouvelle exposition ?
J’alterne souvent les projets sonores et l’aquarelle. Travail sur des problématiques d’images, de mémoire.
Ouverture de l’exposition
Du mercredi au vendredi : 16h-19h
Samedi et dimanche 14h-18h
La Grande Poudrière, 4 rue des Récollets